mercredi 20 février 2008

Enchanter sous la douche

Laisse glisser tes tissus, tes soucis,
Tes rendez-vous manqués,
Tes regards calculés,
Les bruits remixés du jour,
Les vides remplis d’attente,
Les souffles fétides et hiérarchiques…
Laisse les tomber sur tes chevilles,
Dégringoler en cascades soyeuses
Le long de ton corps primordial…
Je t’accorde un instant au nom des vanités,
Pour admirer ou haïr tes courbes de femelle,
Quand enfin elles ne sont qu’elles.

Mais déjà je t’attends,
Hypnotisé,
Je ruisselle de chaleur,
De mousses et de détours…

Derrière tes premiers frissons réflexes,
Je tire un pan de polyuréthane ;
Papier cadeau étrange se refermant sur mon envie.
Un baiser au passage pour goûter cette épaule
Qui ondule sous mon nez, devant mes yeux plissés…
La gorge et la nuque m’attirent, elles aussi
Mais je retiens l’élan qui pourrait te faire fuir…
Car déjà tu t’évertues à expier les heures,
A effacer leurs traces de tes recoins secrets.
En souplesse, en douceur,
En gestes ronds,
Précision salvatrice…

Absent,
Je regarde l’écume parfumée,
Myriade de micro bulles vanillées
Qui nonchalamment, vont là où je n’irais jamais…

Et là tes yeux de mois de mai,
De leurs lueurs d’enfance, de cerisiers en fleurs
M’envoient d’un battement d’aile détrempée,
Un signal.
Celui que j’attendais sans doute,
Sage et discipliné au bord de l’implosion…

Aucun commentaire: